Concert #7 L’École du luth du Grand Siècle & son influence en Allemagne

© Jean-Baptiste Millot

Le luth, instrument de prédilection de la classe dominante depuis le 16ème siècle, rentre au début du 17ème en France dans une phase de transformation : Les expérimentations des luthistes et luthiers avec des nouveaux accords et des changements au niveau de la construction de l’instrument aboutissent vers 1640 à la naissance d’une nouveau type de luth, nommé aujourd’hui « luth baroque », parfaitement adapté au nouveau style brisé, appliqué dans la suite de danses à la française. Ennemond Gaultier est considéré comme le fondateur de l’école française du luth du 17ème siècle, François Dufaut et Jacques Gallot font partie de la génération suivante.
C’est depuis le milieu du siècle, après la guerre de Trente Ans, que le luth français et son style sont accueillis avec enthousiasme en Allemagne, par des luthistes comme Esaias Reusner et Jacques Bittner. Tandis qu’en France la pratique du luth arrive à son déclin à la fin du 17ème siècle, le luth est toujours beaucoup joué en Allemagne, et ceci jusque tard dans la deuxième moitié du 18ème. Silvius Leopold Weiss, contemporain de Jean-Sébastien Bach, est considéré comme le plus grand luthiste de son époque. Dans sa suite intitulée « L’Infidèle » l’influence des luthistes français est toujours sensible.

Programme

• Ennemond et Denis Gaultier (1575 – 1651, 1603 – 1672)
Suite en ré mineur
Prélude – Tombeau de Mezangeau – Gigue – Sarabande – Canaries – Fantaisies
• François Dufaut (avant 1604 – avant 1672)
Suite en sol mineur
Prélude – Tombeau de Mr Blanrocher – Courante – Courante Suédoise – Sarabande & Double – Gigue
• Jacques Gallot (1625 – 1695)
Suite en do majeur
Tombeau du Maréchal de Turenne, Allemande – L’homme de bonne fortune, Courante – La Moscovite, Sarabande – La Comète, Chaconne
• Esaias Reusner (1636 – 1679)
Sonatina & Passagalia ré majeur
• Jacque Bittner (publié en 1672)
Suite en la majeur
Prélude – Allemande – Courante – Sarabande – Gavotte
• Silvius Leopold Weiss (1687 – 1750)
Suite L’Infidèle en la mineur
Entrée – Courante – Muzette – Sarabande – Paysanne

Distribution

André Henrich, Luth à 11 chœurs d’après Frei, par Andreas von Holst

André Henrich

Originaire d’Allemagne, André Henrich étudie le luth avec Konrad Junghänel à la Hochschule für Musik de Cologne, où il obtient son diplôme d’enseignement en 1998 et son diplôme artistique en 2000.
Installé en France depuis 2002, il se produit aujourd’hui comme soliste, continuiste et partenaire de musique de chambre, avec de nombreux ensembles dont Le Banquet Céleste, fondé par Damien Guillon et dirigé aujourd’hui par un collectif dont André Henrich fait partie.
On peut l’entendre sur une cinquantaine d’enregistrements discographiques. Ses enregistrements consacrés à François Dufaut (2017) et à Jacques Bittner (2023) ont été salués pas la critique.
Comme soliste, il se produit sur différents types de luth, en se consacrant en particulier au répertoire italien autour de 1600, à l’école française du 17ème siècle ainsi qu’à la musique de Silvius Leopold Weiss.
André Henrich enseigne le luth et le théorbe au CRR de Saint-Maur-des-Fossés ainsi qu’au Pôle Sup’93 Aubervilliers-La Courneuve.

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