Véritable invitation à un voyage dans l’espace et le temps, ce spectacle restitue la poésie chantée de Peirol d’Auvergne, poète troubadour du 13e siècle, qui s’est confronté aux atmosphères d’une terre éloignée. Pleinement inspiré par l’amour courtois, Peirol chante les espoirs et les désespérances à travers des mélodies profondes qui nous interpellent encore aujourd’hui. Il nous emmène dans son itinérance à travers le sud de la France, puis l’Italie, la Syrie, enfin Jérusalem, avant de revenir en France, à Montpellier, imprégné de couleurs multicolores, de saveurs inconnues, de sonorités étonnantes.
Vidéo
Andreas Linos : dessus et basse de viole, yayli tanbur
Christophe Tellart : flûtes, vielle à roue, cornemuse
Antoine Morineau : percussions (udu, daf, zarb)
Peirol d’Auvergne (13e siècle)
« En joi que.m demora »
Dans la joie qui m’habite [Version instrumentale]
« Camjat ai mon consirier »
J’ai changé ma pensée
« Per dan que d’amor mi veigna »
Bien que du dommage me vienne d’amour,
« Ben dei chantar puois amors m’o enseigna »
Je dois bien chanter puisque Amour me l’enseigne
« Mout m’entremis de chantar voluntiers »
Alors que j’étais en bon espoir d’Amour
« Atressi co.l signes fai »
Tout comme le cygne fait
« Si be.m sui loing et entre gent estraigna »
Bien qu’en terre lointaine au milieu d’étrangers [Version instrumentale]
« D’un sonet vau pensan »
J’ai une chanson en tête [Version instrumentale]
« Nuills hom no s’auci tan gen »
Aucun homme ne se maltraite aussi agréablement
« Del sieu tort farai esmenda »
Du mal qu’elle m’a fait je demanderai pardon
« D’eissa la razon qu’ieu suoill »
Sur le même thème dont j’ai coutume
A l’écoute des poèmes de Peirol, témoin d’un monde tourmenté marqué par l’illusion des croisades, sur le point de basculer, tout un nouvel univers s’offre au public et le surprend par une « performance kaléïdoscopique » où les codes d’une esthétique d’aujourd’hui, d’un autre temps, ou d’un autre lieu, participent à donner une lisibilité nouvelle à un texte ancien, à une musique, à une danse.
Dans cette aventure envoûtante et dépaysante, qui emprunte à l’esthétique occidentale et orientale par le choix des instruments et par l’interprétation, le verbe règne en maître et partage le trône avec la pulsation. Car au commencement était le rythme, le rythme sans cesse changeant, au gré de l’ondulation de la voix du chanteur, souple et mouvante, et de la cadence des instruments qui l’accompagnent. Des rythmes évocateurs de vie et de mouvements, de découvertes et de rencontres…
Réunis autour de Bruno Bonhoure et Khaï-dong Luong, les artistes de cette compagnie fondée en 2005 s’engagent pour la valorisation et la redécouverte des œuvres patrimoniales tout en y insufflant une démarche de création dans le choix de leur interprétation. Avec le concours de spécialistes et universitaires qui évoluent en périphérie de la formation, La Camera delle Lacrime propose des spectacles ayant pour fondement une source historique et cherche à rendre la musique de répertoire plus intelligible grâce à la réalisation d’un travail dramaturgique.
La Camera delle Lacrime reçoit le soutien du Ministère de la Culture / Drac Auvergne-Rhône-Alpes et du Conseil Régional d’Auvergne-Rhône-Alpes au titre des ensembles conventionnés
Né à Aurillac en 1971, Bruno Bonhoure porte en lui l’héritage des chants et des histoires d’Auvergne. Comparé au » bildung » par Carlo Ossola (Professeur au Collège de France) ou à Giovanna Marini par Lionel Esparza (France Musique), la qualité vocale, la présence scénique et la personnalité de Bruno Bonhoure en font l’un des ténors français les plus attachants.
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Né au Cambodge en 1971, Khaï-dong Luong est arrivé en France après avoir fui les khmers rouges. Agrégé de mathématiques et diplômé d’un Master en études cinématographiques, son idée directrice est de proposer une alternative à ce qui est préétabli. Il restructure ainsi les formats habituels et bouscule les conventions pour surprendre et créer. Sa vision contemporaine de l’interprétation des répertoires de musiques anciennes l’emmène à considérer de nouveaux modes de transmission