Concert #9 > Motets pour la cour Florentine de Giacomo Antonio Perti

© Marie-Eve Brouet

En 2015, les festivaliers de Lanvellec ont pu découvrir une œuvre exceptionnelle, l’oratorio de G-A Perti (1661-1756), La Lingua profetica del taumaturgo di Paola, San Francesco. Elle avait été retrouvée peu de temps auparavant dans la bibliothèque de Bologne. Chose remarquable, elle mettait entre autres en scène Anne de Bretagne et son époux Charles VIII. C’est l’ensemble Concerto Soave dirigé par J-M Aymes qui l’avait interprétée. Cette œuvre a fait l’objet d’un enregistrement avec le même ensemble pour le label du festival, Lanvellec Editions et sort à l’occasion de ce concert.

Pour cet évènement, Jean-Marc Aymes nous propose d’entendre de ce même compositeur de superbes motets que Perti composa, dans la veine des grands motets français, pour la cour de Florence à l’aube du 18e siècle. Ces motets se présentent comme des œuvres d’envergure, alternant chœurs et soli, soutenus par un étonnant ensemble instrumental de cordes exceptionnellement enrichi de deux trompettes répondant à deux cornets à bouquin. L’ampleur des lignes vocales, la richesse des couleurs instrumentales, la clarté et l’équilibre de l’écriture, témoignent de la suprématie de l’art musical bolonais, qui s’imposa longtemps comme modèle à toute l’Europe. Ces motets sont ainsi des œuvres majeures de la musique baroque italienne qu’il est temps de redécouvrir.

Distribution

María Cristina Kiehr : soprano
Lise Viricel : soprano
Nicolas Kuntzelmann : alto
Rémy Bres : alto
Benjamin Ingrao : ténor solo
Xavier Olagne : ténor
Romain Bockler : basse solo
Samuel Namotte : basse
Boris Winter : violon
Lucien Pagnon : violon
Géraldine Roux : alto
Emmanuel Mure : trompette 1
Philippe Genestier : trompette 2
Lluís Coll I Trulls : cornet 1
Friederike Otto : cornet 2
Jean-Baptiste Valfré : violoncelle
François Leyrit : contrebasse
Jean-Marc Aymes : clavecin, orgue et direction

Programme

Giacomo Antonio Perti (1661-1756)

Cantate laeta carmina (1705)
à cinq voix, deux trompettes, deux cornets, cordes et continuo

1-  Coro “Cantate laeta carmina”
2 – Recitativo “Exaltate super choros Angelorum Dei Genitrix”
3- Aria “ O Felices superni candores”
4 – Recitativo « Quasi arcus refulgens iris in capite»
5 – Aria “Tubarum sonitus”
6 – Recitativo “Tu vota suscipe clemens”
7 – Aria “O columba speciosa”
8 – Coro “Cantate laeta carmina”

*****

Benedictus (1708)
à cinq voix, cordes et continuo

 *****

Che cos’è. Vanità del’huomo
motet pour soprano, basse, 2 violons et continuo*

*****

Benedictus (1708)
à huit voix et continuo

 *****

Gaudeamus omnes (1704 )
à huit voix, deux trompettes, deux cornets, cordes et continuo

1-  Coro “Gaudeamus omnes in Domino”
2 – Recitativo “Hodie Maria Virgo”
3- Aria “Felices, beati”
4 – Duo « Cum principibus plaudite, gentes»
5 – Recitativo « Sed ad quid iubilare, si nescimus amare? »
6 – Aria “Virgo dulcis, Virgo pia”
7 – Coro “Te semper volumus amare”

Note d'intention

Les motets que le bolonais Giacomo Antonio Perti composa pour la cour de Florence à l’aube du 18e siècle font partie des œuvres les plus fastueuses de leur époque, ne serait-ce que par l’éclat de l’ensemble instrumental qu’ils requièrent. Le Grand Duc Cosme III de Médicis les avait commandés au maître de chapelle de San Petronio de Bologne pour les splendides cérémonies qui se déroulaient à la Santissima Annunziata, à Florence, le 14 août de chaque année, veille de la fête de la Vierge. Pour l’occasion, Perti avait fait sien le modèle du grand motet français tel qu’on pouvait l’entendre à Versailles. Ceci n’est pas étonnant lorsqu’on se remémore les liens étroits entre la famille Médicis et les Bourbon. A l’époque qui nous occupe, l’épouse de Cosme III n’était autre que Marguerite-Louise d’Orleans, et tous deux étaient cousins au premier degré du Roi de France. D’autre part, l’exaltation du pouvoir royal à travers les œuvres de musique sacrée telle que l’avait imposée Louis XIV, était devenue une référence pour tous les monarques européens. Les motets se présentent donc comme des œuvres d’envergure, alternant chœurs et soli, soutenus par un étonnant ensemble instrumental de cordes exceptionnellement enrichi de deux  trompettes répondant à deux cornets à bouquin. L’ampleur des lignes vocales, la richesse des couleurs instrumentales, la clarté et l’équilibre de l’écriture, témoignent de la suprématie de l’art musical bolonais, qui s’imposa longtemps comme modèle à toute l’Europe. Ces motets sont ainsi des œuvres majeures de la musique baroque italienne qu’il est temps de redécouvrir.

Le compositeur Giacomo Antonio Perti (1661-1756)

Giacomo Antonio Perti est peut-être le compositeur qui a eu la plus longue carrière de l’histoire de la musique : au moins 78 années d’activité ininterrompues comme Maître de Chapelle dans les principales basiliques de Bologne et comme compositeur d’opéras pour les principaux théâtres italiens. Il se consacra quasi exclusivement à la musique vocale, excellant aussi bien comme mélodiste que comme contrapuntiste. Au cours des décennies, il sut faire évoluer son style, passant de celui du milieu du Seicento au style galant (ses premières compositions sont inspirées de Carissimi, alors que les dernières pourraient passer pour des musiques de Galuppi ou Gluck). Il fut très célèbre : les plus importants mécènes de l’époque, parmi lesquels les Habsbourg d’Autriche et les Médicis de Toscane, firent mains efforts pour obtenir sa musique. Il fut le rival « historique » d’Alessandro Scarlatti et, au début du 18e, lui fut même considéré  comme supérieur ! Et ses œuvres furent plagiées par Haendel. Il fut un enseignant très apprécié : parmi ses nombreux élèves (Aldrovandini, Pistocchi, Torelli…) figure le padre Giambattista Martini, lequel fut maître de Mozart, et maître du maître de Rossini et Donizetti.

D’après le Prof. Francesco Lora

Concerto Soave

« Concerto Soave, référence désormais incontournable dans le réveil d’un paysage baroque tout ensemble tendu, virtuose, intimiste ». Roger Tellart, Classica.

Né de la rencontre de María Cristina Kiehr et de Jean-Marc Aymes, Concerto Soave est un ensemble de musique baroque, cultivant un esprit poétique et sonore totalement unique.

Des solistes reconnus venant des quatre coins de l’Europe explorent le répertoire italien du seicento, mais également bien au-delà, jusqu’à la création contemporaine et aux collaborations diverses (danse, théâtre, déclamation…).

Invité par les plus grands festivals (Aix-en-Provence, Ambronay, Saintes, Utrecht, Innsbruck…), l’ensemble a réalisé plus de cinq cents concerts à travers le monde, de Londres à Washington, de Jérusalem à Rome, de Vienne à Madrid. Des enregistrements prestigieux pour l’Empreinte Digitale, Harmonia Mundi, le Label Ambronay ou Zig-Zag Territoires consacrent « le statut hors normes de l’Argentine comme diva baroque et la singulière maîtrise technique de Concerto Soave. » (Roger Tellart).

Ensemble à rayonnement international, Concerto Soave a fait de Marseille son port d’attache depuis 2007.

L’ensemble Concerto Soave est conventionné par le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Provence Alpes Côte d’Azur, par la Région Provence Alpes Côte d’Azur, le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône et la Ville de Marseille. Concerto Soave est membre de la FEVIS, du PROFEDIM et du REMA.

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Jean-Marc Aymes Clavecin & cofondateur de l'ensemble Concerto Soave

Instrumentiste de talent, pédagogue, directeur musical et artistique pluridisciplinaire; Jean-Marc Aymes est un acteur majeur de la vie musicale française depuis 30 ans.

Jean-Marc Aymes est claveciniste, directeur artistique de l’ensemble Concerto Soave et du Festival Mars en Baroque (Marseille). Il est le professeur de clavecin du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon depuis 2009.

Il étudie aux Conservatoires de Toulouse, de La Haye et de Bruxelles (diplôme supérieur de clavecin), avant de remporter les concours de musique de chambre ancienne de Bruges et Malmö.

En 1989, il fait la rencontre de la soprano María Cristina Kiehr avec qui il fonde en 1992 le Concerto Soave, une formation musicale à effectif variable, dont Jean-Marc Aymes est aujourd’hui le directeur artistique. Cet ensemble d’une grande souplesse s’adapte aux exigences des programmations, du simple duo à l’ensemble baroque d’une trentaine de musiciens. Spécialisé dans le répertoire italien du 17e siècle, l’ensemble a acquis une renommée internationale.

Basé au coeur de Marseille, Concerto Soave se produit dans le monde entier, invité par les plus grandes salles et les festivals les plus prestigieux.

Il a dirigé plusieurs productions d’opéras et d’oratorios  (Monteverdi, Haendel,  Purcell…), dont nombre de premières mondiales (Cavalli, Parti, Colonna…). Il mène aussi une carrière de claveciniste soliste. Il est ainsi le premier à avoir enregistré l’intégralité de la musique pour clavier publiée de Girolamo Frescobaldi.
Son intérêt pour la musique contemporaine s’est concrétisé par un rapprochement avec l’ensemble Musicatreize de Roland Hayrabedian et par des créations que plusieurs compositeurs lui ont dédiées.
Sa discographie est riche de plus d’une soixantaine d’enregistrements.
Depuis 2007, il assure la direction artistique du Festival Mars en Baroque, à Marseille, série de concerts et de conférences autour de la musique ancienne qui s’ouvre aussi au cinéma, aux arts visuels et… à la gastronomie !
Jean-Marc Aymes et Concerto Soave travaillent également à de grands projets sur le territoire de Marseille dans les années qui viennent.

Jean-Marc Aymes en 6 dates :
1992 : fonde le Concerto Soave.
1994 : parution des Motets et cantates de Sances, avec le Concerto Soave.
2000 : parution des Canta la Maddalena  avec María Cristina Kiehr et le Concerto Soave chez Harmonia Mundi
2007 : prend la direction du Festival Mars en Baroque à Marseille.
2010 : achève l’enregistrement de l’intégrale pour clavier de Frescobaldi.
2016 : Création mondiale de l’Oristeo de Cavalli

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María Cristina Kiehr, soprano, cofondatrice de l'ensemble Concerto Soave

Entendre María Cristina Kiehr chanter la musique italienne pré-baroque, c’est replonger, par la magie de son timbre et l’éloquence de son phrasé, dans un univers où la splendeur des textes est sublimée par un art expressif de la déclamation. _ 24 heures

Formée à la Schola Cantorum de Bâle auprès de René Jacobs, María Cristina Kiehr est très tôt invitée par les plus grands chefs (Philippe Herreweghe, Franz Bruggen, Jordi Savall, Gustav Leonhardt, Nikolaus Harnoncourt…) et les formations les plus prestigieuses (Hesperion XXI, Concerto Köln, Ensemble 415, Seminario Musicale, Concerto Vocale, Elyma, …). Hormis sa participation à des productions d’opéras (Orontea de Cesti à Bâle, Incoronazione di Poppea de Monteverdi à Montpellier, Dorilla de Vivaldi à Nice…), elle voyage à travers le monde (en Europe, au Japon, en Australie, en Amérique Centrale et du Sud…) et a participé à plus d’une centaine d’enregistrements.
Mais sa double passion pour la polyphonie et la monodie italienne du 17e siècle s’épanouit pleinement avec Concerto Soave, dont elle est co-fondatrice.
María Cristina Kiehr y révèle ses talents de conteuse s’attachant à rendre les moindres intentions de la « nouvelle musique » monodique (la nuova musica). Celle-ci témoigne d’une période faste où les plus grands poètes (Tasso, Marino, Pétrarque…) étaient mis en musique par les plus grands compositeurs (Monteverdi, d’India, Mazzochi…) et où la musique sacrée s’adressait aux sens et au coeur avec la même rhétorique que la musique profane. Elle nous permet de découvrir non seulement une chanteuse unique, mais aussi une artiste accomplie.

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