Stylus Luxurians

Présentation

Musique des temps troublés, musique fantastique, étrange. Musique des guerres de religions, de trente ans et plus. Musique du conflit. Entre le beau et le laid, la mesure et la démesure, la raison et la folie. Matthias Weckmann fait pour défaire, les gestes sont exacerbés.

Yoann Moulin, claveciniste sensible et raffiné, nous amène dans l’Allemagne dévastée par la guerre de Trente Ans. Une énergie non linéaire, imprévisible, irrégulière naît après le désastre. Ce “madrigal sans parole” (Frescobaldi) illumine le temps du renouveau. 

Ce programme vient de sortir en CD pour le label Ricercar : « Stylus Luxurians – Weckmann, Tunder, Froberger, Ritter ». Une nouvelle création à Lanvellec !

 

Programme

STYLUS LUXURIANS

Matthias Weckmann (1616 – 1674)
Toccata
Canzon

Suite en si

Matthias Weckmann
Toccata
Canzon

Johann Jakob Froberger (1616 – 1667)
Ricercar

Christian Ritter (vers 1650 – après 1725)
Suite en do

Matthias Weckmann
Toccata

Heinrich Scheidemann (1595 – 1663)
Fuga

Georg Böhm (1661 – 1733)
Prelude Fuge & Postlude

Johann Sebastian Bach (1685 – 1750)
Wer nur den lieben Gott lässt walten

Note d'intention

Matthias Weckmann fait pour défaire. L’architecture ne se dresse que pour mieux être bousculée, corrompue et finalement détruite. Les courants religieux, réformés ou non, vont tenter de séduire leur auditoire par des chants moins célestes et abstraits mais plus incarnés, pour ne pas dire charnels. Une vibration qui doit éveiller les émotions des fidèles. Une rhétorique sensuelle qui au lieu de symboliser le divin s’adresse aux sentiments de l’être humain. Traduire et provoquer avec les sons l’amour mystique entre l’âme et Dieu. Matthias Weckmann use dans son œuvre de cet art déclamatoire, de ce « madrigal sans parole » comme dit Frescobaldi, qui tente de dépeindre les passions de l’âme, ses contradictions. Un clair obscur sonore.

Yoann Moulin, clavecin

Yoann Moulin commence son apprentissage de la musique avec Robert Weddle au sein de la Maîtrise de Caen. Il y découvre le clavecin qu’il étudie avec Bibiane Lapointe et Thierry Maeder et poursuit ses études, après un passage à l’Académie de Villecroze avec Ilton Wjuniski, au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans les classes d’Olivier Baumont, Kenneth Weiss et Blandine Rannou. À cette même époque, il découvre le clavicorde grâce à Étienne Baillot, l’orgue en autodidacte, l’improvisation aux côtés de Freddy Eichelberger et profite de l’enseignement de Pierre Hantaï, Skip Sempé, Blandine Verlet et Élisabeth Joyé.

Il joue depuis en récital et en musique de chambre dans différentes saisons et festivals comme la Philharmonie de Paris, La Roque d’Anthéron, les Folles Journées de Nantes, La Chaise-Dieu, Oude Muziek – Utrecht, Ambronay, Royaumont, Lanvellec, le Venetian Center for Baroque Music, le Cervantino – Mexique, le Palais Jacques Coeur – Bourges, l’Académie Bach d’Arques-la-Bataille, Saint Riquier, la Philharmonie du Luxembourg, le festival Actus Humanus en Pologne ou le festival International Tropical Baroque à Miami. Il accompagne aussi plusieurs ensembles tels que les Arts Florissants, le Concert Spirituel, l’Ensemble Clément Janequin, Capriccio Stravagante, la Fenice, le consort de violes L ‘Achéron, le Concert Étranger, la Tempête, la Maîtrise du Centre de Musique Baroque de Versailles, les Musiciens du Paradis, la compagnie de danse baroque Les Fêtes Galantes, Das Klub – Cabaret Contemporain ou le collectif de Jazz La Forge.

Il participe à plusieurs CDs pour les labels Alpha et Ricercar, comme entre autre « Au Sainct Nau » avec l’Ensemble Clément Janequin. Les « Ludi Musici » de Samuel Scheidt gravés avec l’Achéron et « The Tempest » disque autour de la pièce de William Shakespeare avec l’ensemble la Tempête ont été récompensés tous deux par un Diapason d’or.

Enfin, Freddy Eichelberger, Pierre Gallon et Yoann Moulin ont récemment fondé « Une Bande de Clavecins », un consort de claviers anciens réunis autour de la musique de la Renaissance écrite et improvisée.

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