Ich habe genug, Johann Sebastian Bach

Présentation

Cantates 82 & 209 pour soprano
Suite n°2 en si mineur 1067 pour flûte et orchestre

Les Musiciens de Saint-Julien interprètent deux œuvres parmi les plus célèbres de Johann Sebastian Bach, la cantate 82 “Ich habe genug” (Je suis comblé), et la Suite en si mineur pour flûte et orchestre, auxquelles François Lazarevitch a souhaité joindre la cantate profane 209 “Non sa che sia dolore” (Il ne sait pas ce qu’est le chagrin). Ces deux cantates font dialoguer la voix de soprano et la flûte traversière.

Virtuoses et passionnés, Les Musiciens de Saint-Julien vous feront (re)découvrir Johann Sebastian Bach dans toute sa splendeur.  

 

 

 

 

 

 

 

Programme

Cantate BWV 209 “Non sa che sia dolore”
pour voix de soprano, flûte, cordes et basse continue

Sinfonia
Récitatif : Non sa che sia dolore
Aria : Parti pur e con dolore
Récitatif : Tuo saver al tempo e l’età contrasta
Aria : Ricetti gramezza e pavento

Suite n°2 en si mineur BWV 1067
pour flûte, cordes et basse continue
[Ouverture] – Rondeau – Sarabande – Bourrée I, Bourrée II –
Polonaise, Double – Menuet – Badinerie

Choral BWV 622 Oh Mensch bewein dein Suende gross

Cantate BWV 147 “Herz und Mund und Tat und Leben”

(extrait) Aria : Bereite dir, Jesu, noch itzo die Bahn

Cantate BWV 82 “Ich habe genug”
pour voix de soprano, flûte, cordes et basse continue

Aria : Ich habe genug
Récitatif : Ich habe genug
Aria : Schlummert ein, ihr matten Augen
Récitatif : Mein Gott ! Wenn kömmt das schöne : “ Nun ! ”
Aria : Ich freue mich auf meinen Tod

Distribution

Hana Blažíková, soprano

François Lazarevitch, direction & flûte

Augusta McKay, premier violon

Louise Ayrton, Sophie Iwamura, violons 1

Hélène Houzel, Rozarta Luka, Danican Papasergio, violons 2

Diane Chmela, Benjamin Lescoat, altos

Jérôme Huille, Gauthier Broutin, violoncelles

Chloé Lucas, contrebasse

Éric Bellocq, archiluth

Béatrice Martin, clavecin

Note d'intention

Composée à Leipzig en 1727 sur un livret anonyme, et destinée originellement à une voix de basse et un hautbois, la cantate religieuse “Ich habe genug” (Je suis comblé), a été transposée pour soprano en 1731 puis en 1735 avec flûte traversière. Le poète inconnu a pris l’histoire de Syméon comme point de départ de la cantate. Le vieux Syméon reconnait le Messie en l’enfant Jésus à l’occasion de la visite au temple de Marie avec son fils. Sa vie est ainsi accomplie et il peut mourir dans la joie. Le récitatif transmet cette aspiration à la mort au Chrétien qui cherche Jésus dans la paix et la quiétude après la vie. La deuxième aria connue sous le nom de “Schlummerarie” (aria du sommeil) possède le caractère d’une berceuse accompagnant le mourant. Avec son caractère joyeux, l’aria finale présente un fort contraste avec les deux premières arias.

Les suites ou “Ouvertüren” pour orchestre de Johann Sebastian Bach ont vraisemblablement été écrites pour le Collegium musicum de Köthen, entre 1718 et 1723. La Suite n°2 en si mineur a des allures de concerto pour flûte, celle-ci se fondant parfois dans le son des cordes (Sarabande) ou ayant un rôle soliste (fameuse Badinerie). L’écriture oscille entre légèreté française (dans les “galanteries” ou danses légères telles la bourrée ou le menuet) et science toute germanique du contrepoint, notamment dans l’ouverture.

“Non sa che sia dolore” (Il ne sait pas ce qu’est le chagrin – BWV 209) est l’une des deux cantates en italien supposées de Johann Sebastian Bach, et daterait de 1729. L’interprète (soprano) s’adresse à son bien-aimé obligé de la quitter pour un voyage que la chanteuse espère rapide et sans encombre. La flûte accompagne avec de multiples arabesques et des effets aériens, les deux arias où la soprano fait part de ses sentiments à l’égard du voyageur.

Les Musiciens de Saint-Julien

Inspirés par l’intime conviction de leur fondateur, flûtiste et tête chercheuse François Lazarevitch, Les Musiciens de Saint-Julien évoluent depuis 2006 en électrons libres sur les chemins du baroque en recoupant sources orales et écrites. Leurs affinités partagées avec les musiciens et les répertoires traditionnels fécondent leurs premiers projets, avec lesquels entre bientôt en résonance tout un archipel musical savant ancien et baroque – même sens inventif des couleurs, même énergie jaillie du mouvement dansé, même sensibilité poétique.

Dans une approche à la fois érudite et intuitive, enracinée dans les pratiques populaires et passée au filtre d’une appropriation exigeante, virtuose et passionnée, Les Musiciens de Saint-Julien raniment des fonds musicaux endormis.

Tout dans cette alchimie est unique et identifie l’ensemble plus encore que la référence à la confrérie des violonistes danseurs qui lui donne son nom : le relief et l’élégance des lignes, la flexibilité des phrasés chaloupés, la richesse d’un instrumentarium ancien rare d’où émergent flûtes et musettes, le feu intérieur électrisant jusqu’aux œuvres les plus connues de Bach, Vivaldi ou Purcell, le naturel de l’expression, qui rend si familière et pourtant si neuve chaque interprétation.

Au fil de concerts, de tournées en France et à l’étranger – prochainement à la Salle Gaveau (Paris), au Volcan, scène nationale du Havre, à la Musikfestspiele Potsdam Sanssouci (Allemagne)… – et de quatorze CD chez Alpha Classics, Les Musiciens de Saint-Julien ont affermi une présence forte sur la scène française et internationale, qui fait l’unanimité auprès du public comme de la presse spécialisée.

Coproduction Le Volcan – Scène nationale du Havre.
Les Musiciens de Saint-Julien sont en résidence au Volcan, scène nationale du Havre et au Festival de Lanvellec et du Trégor.
Les Musiciens de Saint-Julien sont conventionnés par le Ministère de la Culture – DRAC de Normandie et la Région Normandie.
La Caisse des Dépôts est le mécène principal des Musiciens de Saint-Julien.

François Lazarevitch, flûte traversière et direction

Si son instrument premier est la flûte, François Lazarevitch a d’emblée accordé ses apprentissages, ses recherches et ses pratiques musicales à la diversité des sources, orales et écrites, qu’il considère nécessaires à la recréation aujourd’hui des répertoires ancien et baroque. Fort de son compagnonnage depuis 2006 avec ses Musiciens de Saint-Julien, auxquels il communique sa soif d’aller toujours plus loin dans la compréhension, son goût pour la découverte de répertoires oubliés et sa curiosité expérimentale de toutes les cultures en posant un regard neuf et singulier sur tout un pan de notre histoire musicale.

Il faut dire que si François Lazarevitch aborde les musiques anciennes et la flûte avec les défricheurs que sont Antoine Geoffroy-Dechaume, Barthold Kuijken et Pierre Séchet, il approche également la musique indienne, se passionne pour la flûte irlandaise et pratique la musique de tradition orale avec ceux qui la perpétuent encore localement. Ces fructueuses rencontres et explorations lui ouvrent une voie propre, non balisée et exigeante, sur laquelle il chemine en multipliant les cordes à son arc : il se partage aujourd’hui avec une égale virtuosité entre la flûte et la musette, dont le timbre pastoral est devenu emblématique des Musiciens de Saint-Julien. Directeur artistique de l’ensemble, il le conduit sur la scène musicale française et internationale, et enregistre avec lui pour Alpha Classics des programmes innovants régulièrement applaudis. Il enrichit aussi son expérience avec des danseurs et chorégraphes, des metteurs en scène et des compositeurs actuels. De même avec ses collaborations aux orchestres tels que les Arts Florissants, Les Concert d’Astrée, Les Talens Lyriques…
Collectionneur d’instruments et chercheur passionné, il édite des partitions de répertoires exhumés.

Enfin il enseigne la flûte et la musette baroques au conservatoire de Versailles et au Conservatoire du Havre où il a à cœur de transmettre ce qui l’anime : « l’ancrage corporel au service de l’émotion et de la compréhension musicale ».

Johann Sebastian Bach (1685 - 1750)

Johann Sebastian Bach est né à Eisenach en 1685 et mort à Leipzig en 1750.

Membre le plus éminent de la famille Bach — la famille de musiciens la plus prolifique de l’histoire —, sa carrière s’est entièrement déroulée en Allemagne centrale, dans le cadre de sa région natale, au service de petites municipalités, de cours princières sans importance politique, puis du conseil municipal de Leipzig qui lui manifestait peu de considération : il n’a ainsi jamais pu obtenir un poste à la mesure de son génie et de son importance dans l’histoire de la musique occidentale, malgré la considération de certains souverains allemands, tel Frédéric le Grand, pour le « Cantor de Leipzig ».

Orphelin de bonne heure, sa première formation a été assurée par son père Johann Ambrosius Bach, puis par son frère aîné Johann Christoph Bach, mais il a aussi été un autodidacte passionné de son art, copiant et étudiant sans relâche les œuvres de ses prédécesseurs et de ses contemporains, développant sa science de la composition et particulièrement du contrepoint jusqu’à un niveau inconnu avant lui et, depuis lors, jamais surpassé. Jean-Sébastien Bach a été un virtuose de plusieurs instruments, le violon et l’alto, mais surtout le clavecin et l’orgue. Sur ces deux derniers instruments, ses dons exceptionnels faisaient l’admiration et l’étonnement de tous ses auditeurs ; il prétendait jouer tout à première vue, et pouvait improviser sur le champ une fugue à trois voix. Il avait aussi une compétence reconnue et très sollicitée en expertise de facture instrumentale.

À la croisée des principales traditions musicales européennes (pays germaniques, France et Italie), il en a opéré une synthèse très novatrice pour son temps. Bien qu’il n’ait pas créé de formes musicales nouvelles, il pratiqua tous les genres existant à son époque à l’exception de l’opéra : dans tous ces domaines, ses compositions, dont seules une dizaine ont été imprimées de son vivant, montrent une qualité exceptionnelle en invention mélodique, en développement contrapuntique, en science harmonique, en lyrisme inspiré d’une profonde foi chrétienne. La musique de Bach réalise l’équilibre parfait entre le contrepoint et l’harmonie avant que cette dernière prenne le pas à partir du milieu du XVIIIe siècle. Il est en particulier le grand maître de la fugue, du prélude de choral, de la cantate religieuse et de la suite qu’il a portés au plus haut degré d’achèvement. La principale destination de ses œuvres a beaucoup dépendu des fonctions exercées : pièces pour orgue à Mühlhausen ou Weimar, instrumentales et orchestrales à Cöthen, religieuses à Leipzig notamment.

Ses contemporains l’ont souvent considéré comme un musicien austère, trop savant et moins tourné vers l’avenir que certains de ses collègues. Il a formé de nombreux élèves et transmis son savoir à plusieurs fils musiciens pour lesquels il a composé quantité de pièces à vocation didactique, ne laissant cependant aucun écrit ou traité. Mais la fin de sa vie a été consacrée à la composition, au rassemblement et à la mise au propre d’œuvres magistrales ou de cycles synthétisant et concrétisant son apport théorique, constituant une sorte de « testament musical ».

Peu connue de son vivant au-dehors de l’Allemagne, passée de mode et plus ou moins oubliée après sa disparition, pleinement redécouverte au XIXe siècle, son œuvre, comprenant plus de mille compositions, est généralement considérée comme l’aboutissement et le couronnement de la tradition musicale du baroque : elle a fait l’admiration des plus grands musiciens, conscients de son extraordinaire valeur artistique. Objet d’un culte chez les musicologues et musiciens, Jean-Sébastien Bach est, de nos jours, considéré comme un des plus grands compositeurs de tous les temps, si ce n’est comme le plus grand.

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