La Légende Noire, Madrigaux de Carlo Gesualdo

© Diego Salamanca

Présentation

Le Prince de Venosa et l’œuvre qu’il a laissé ne sont que paradoxes. Créateur inspiré et âme tourmentée après l’assassinat de sa première femme, ses compositions sont emplies de dissonances suaves et de chromatismes hasardeux. Traversées de fulgurances radieuses, ses polyphonies créent un perpétuel clair-obscur.

La proposition de la Guilde des Mercenaires est des plus originales. Adrien Mabire a choisi de faire interpréter le Sixième livre des madrigaux non seulement par des chanteurs mais également par des instrumentistes.

 

Distribution

Violaine Le Chenadec : soprano
Anaïs Bertrand : mezzo-soprano
Clément Debieuvre : ténor
Martial Pauliat : ténor
Renaud Bres : baryton-basse

Adrien Mabire : cornets et direction
Benoît Tainturier  : cornets
Alexis Lahens : trombone
Arnaud Bretecher : trombone
Jérémie Papasergio : basson
Yoann Moulin : claviers

Programme

Carlo Gesualdo (1566-1613), Sixième Livre de Madrigaux 

I. Se la mia morte brami

II. Beltà, poi che t’assenti

III. Tu piangi, o Filli mia

IV. Resta di darmi

V. Chiaro risplender suole

VI. Io Parto

VII. Mille volte il dì moro

VII. O dolce tesoro

IX. Deh, come in sospiro

X. Io pur respiro

XI. Alma d’amor rule

XII. Candido verde fiore

XIII. Ardita Zanzaretta

XIV. Ardo per te, mio bene

XV. Ancide sol la mort

Gagliarde del principe di Venosa

XVI. Quel « no » crudel

XVII. Moro, lasso, al mio duolo

XVIII. Volan quasi farfalle

XIX. Al mio gioir

XX. Tu segui

XXI. Ancor che per amarti

XXII. Già piansi

XXIII. Quando ridente e bella

Note d'intention

Cette création, qui s’appuie sur le dernier livre de madrigaux de Carlo Gesualdo édité en 1611 et supervisé par Gesualdo lui-même, est une proposition des Rencontres Internationales de Musique Ancienne en Trégor, pour l’édition 2021 du Festival de Lanvellec.

Carlo Gesulado (1566-1613), Prince membre de la noblesse italienne, se distingue de fait par une production musicale n’ayant pas un but immédiatement lucratif.

Gesualdo est considéré par les musiciens lui ayant succédé comme un modèle. Exact contemporain de Monteverdi, qui forgea le concept de « seconda pratica », Gesualdo est aussi considéré comme un des apôtres de la « musica moderna ». Pour autant, les styles des deux compositeurs se distinguent par de nombreux points. Cette période est celle de nombreux bouleversements musicaux. On assiste à la naissance de nouvelles formes et techniques musicales. La polyphonie renaissance, par les maîtres reconnus (di Lasso, Palestrina, Willaert…) est pratiquée par tous les musiciens. Apparaissent en ce virage entre la fin du 16e et le début du 17e  siècle la basse continue, la monodie accompagnée, la sonate instrumentale, l’opéra (!)…

Sur la fin de sa vie, Gesualdo semble faire écho à ces transformations, et publie son Sixième livre de madrigaux. Il souhaite respecter les traditions de la prima pratica, en les poussant au maximum de ses possibilités.  Les chromatismes permanents, les frottements incroyables, les modulations parfois à chaque mesure, montrent la volonté du Prince de pousser loin l’art de la polyphonie. Point de mélodie accompagnée comme Monteverdi le fera au même temps, mais bien l’exploitation maximale de l’harmonie.

Ce programme met en lumière la dissonance de façon radicale dans la formation la plus répandue au seicento : voix et instruments à vents réunis. Les claviers complètent le tableau.

Adrien Mabire

La Guilde des Mercenaires

La Guilde des Mercenaires est un ensemble de musique ancienne constitué de plusieurs artistes réunis autour du cornettiste Adrien Mabire.
L’ensemble prend ce nom de « Guilde », à l’origine des organisations de solidarité regroupant des hommes ayant des intérêts communs, pour désigner ces musiciens de plusieurs horizons mettant en commun leurs connaissances pour jouer la musique du 17e siècle.
Ayant la volonté de faire sonner au maximum de leurs possibilités les « hauts instruments », La Guilde des Mercenaires est composée de chanteurs à la voix timbrée et d’instrumentistes vaillants.
L’ensemble s’attache à jouer la musique ancienne, entretenant l’héritage légué par les musiciens de l’époque du Seicento, tout en prenant en compte les spécificités de notre temps.
Ses enregistrements ont étés salués par la critique, au niveau international. Le premier, consacré au compositeur Giovanni Bassano, le second autour de grands motets et de sonates virtuoses, le troisième autour des œuvres de jeunesse de Giovanni Gabrieli, est à paraître en 2021.

Basée en Bretagne, mais faisant appel à des artistes de toute l’Europe, La Guilde est constituée de musiciens formés dans les plus grandes écoles. Par la personnalité des musiciens qui la composent, La Guilde des Mercenaires s’impose dans le paysage de la musique ancienne comme un ensemble dynamique.

Adrien Mabire, cornets et direction

Né au sein d’une famille musicienne vivant à Caen, Adrien Mabire suit un cursus classique en trompette moderne auprès de Stéphane Bellanger.
Attiré par la musique ancienne, sa rencontre avec Hervé Andéol le pousse à la découverte des instruments anciens à vents qu’il étudie avec Serge Delmas et Jean Tubéry (cornet à bouquin), Jean-François Madeuf (trompette naturelle) et Elsa Franck (flûte à bec).
Il participe pendant plusieurs années aux productions de différents ensembles tels que Artaserse (P. Jaroussky), Oltremontano (W. Becu), Ricercar Consort (P. Pierlot), Correspondances (S. Daucé), L’Orchestre des Champs Elysées, Collegium Vocale (P. Herreweghe), Anima Eterna (J. van Immersel), Le Poème Harmonique (V. Dumestre), Concerto Italiano (R. Alessandrini), Le Concert
Spirituel (H. Niquet)…
Pour sa discographie au sein de différents ensembles, notons Les Sacrae Symphoniae de Gabrieli avec Oltremontano, Le Ballet Royal de la Nuit avec Correspondances, Son of England avec Le Poème Harmonique, la Messe pour la naissance de Louis XIV avec le Galilei Consort, Benevolo avec le Concert spirituel…
En dehors de ses activités d’artiste, il enseigne le cornet à bouquin et la trompette baroque dans différentes académies et institutions internationales.

Violaine Le Chenadec, soprano

Après des études de chant au CRR de Rennes et une Licence de Musicologie, Violaine Le Chenadec intègre en 2009 le CNSMD de Lyon où elle étudie le chant dans la classe de Brian Parsons et d’Isabelle Germain. En juin 2013, elle obtient son grade de Master en Voix avec la mention Très Bien.
Sur scène, elle interprète le rôle de Fanny dans La Cambiale di Matrimonio de Rossini et celui d’Adèle dans Die Fledermaus de J. Strauss dans le cadre des soirées lyriques du CNSMDL. Elle chante sur les scènes de l’Opéra de Rouen, du Théâtre Royal de Versailles, ou de l’opéra de Rennes les rôles de Barberine dans Les Noces de Figaro de Mozart, de Gretel dans Hansel und Gretel de Humperdinck (2012) et de Sœur Constance dans les Dialogues des Carmélites de Poulenc (2014). Elle chante aussi la Seconde Grâce dans l’Orfeo de Rossi avec Raphaël Pichon (Opéra de Nancy, Opéra Royal de Versailles).

Elle chante régulièrement avec les ensembles Correspondances (Dir. Sébastien Daucé), Pygmalion (Dir. Raphaël Pichon), Mélisme(s) (Dir. Gildas Pungier), Les Surprises (Dir. Louis Noël Bestion De Camboulas), le Concert spirituel (Dir. Hervé Niquet), Les Concerts de L’Hostel Dieu (Dir. Franck-Emmanuel Comte) ou encore Concerto Soave (Dir. Jean-Marc Aymes).
On l’entend également dans le répertoire d’oratorio ; elle chante L’Amour Divin dans la Conversionne di Maddalena de Bononcini auprès de María Christina Kiehr au Festival Mars en Baroque à Marseille (2014) et au Festival des Arts Renaissants de Toulouse (2015). Elle chante dans le Te Deum de Mendelssohn à la 46e édition du Festival de la Chaise-Dieu. En 2011, elle chante les airs de soprano du Gloria de Vivaldi avec l’Orchestre Symphonique de Bretagne et en octobre 2014, elle chante Gabriel et Ève dans la Création de Haydn avec L’ensemble Mélisme(s) et Aventi (Festival de Lanvellec et du Trégor, Opéra de Rennes).

Entre 2016 et 2018, elle est Ancilla dans la production des Histoires Sacrées de Marc-Antoine Charpentier créée au théâtre de la ville de Caen avec l’ensemble Correspondances de Sébastien Daucé, puis reprise au festival de la Chaise-Dieu, au London Festival of Baroque Musique, à la Chapelle Royale de Versailles. Toujours aux côtés de Sébastien Daucé en résidence au théâtre de la ville de Caen, elle chante les rôles de Cintia et une Heure dans le Ballet Royal de la Nuit. Cette production sera jouée dans toute la France, en Angleterre, en Chine… jusqu’en 2020.
En décembre 2019, elle participe à la création de la Petite Messe Solennelle de Rossini, mise en scène par Jos Houben et Emily Wilson, en tant que soliste dans le cadre de la Coopérative Opéra.

Anaïs Bertrand, mezzo-soprano

Parallèlement à une Licence de Sociologie, Anaïs Bertrand étudie le chant à la Maîtrise Notre-Dame de Paris, au CNSMD avec Valérie Guillorit, puis à la Hochschule de Leipzig avec Regina Werner. En 2018, elle remporte le premier prix du Concours de chant baroque de Froville. Musicienne sensible, elle se nourrit de toutes les formes d’expression que lui offre le répertoire vocal : du chant grégorien à la musique contemporaine, ou encore de la polyphonie à l’art lyrique. Anaïs s’engage ainsi auprès de différents ensembles tels que l’Ensemble Vocal de Notre Dame de Paris (Dir. Sylvain Dieudonné), l’Ensemble Correspondances (Dir. Sébastien Daucé), l’Ensemble Maja (Dir. Bianca Chillemi), l’Ensemble Aedes (Dir. Mathieu Romano) ou encore l’Ensemble Marguerite Louise (Dir. Gaétan Jarry). Elle a aussi l’occasion de chanter avec l’Ensemble Pygmalion (Dir. Raphaël Pichon), l’Ensemble Europa Barocca (Dir. Simon-Pierre Bestion de Camboulas) et Le Concert Spirituel (Dir. Hervé Niquet).
Tant dans la valorisation du répertoire actuel que dans la création, Anaïs est attachée à faire vivre la musique de notre époque. Elle a eu la chance de collaborer avec des compositeurs tels que Philippe Hersant, Graciane Finzi, Caroline Marçot, George Benjamin et a chanté sous la direction de Bruno Mantovani. En duo avec le pianiste et compositeur Fabien Touchard, elle travaille sur ses différentes créations. Membre fondateur de l’ensemble Lunaris, fondé en 2008, autour de trois voix et une viole de gambe, elle co-crée des concerts originaux mêlant répertoires anciens et créations : Raphaël Mas, Fabien Touchard et Christophe Looten (disque Exode(s), 2013). Sur scène, elle interprète en 2016 Pelléas et Mélisande de Claude Debussy (Mélisande) avec La Petite Maison (Camille Doucet et Victor Jacob), L’Enfant et les sortilèges de Maurice Ravel (L’Enfant) ainsi que Didon et Enée d’Henry Purcell (Didon) au Théâtre du Ranelagh, avec la compagnie Maurice et les Autres (Igor Bouin). Elle participe au projet Léon et Léonie (arrangement de chansons de Brel et Barbara) avec l’Ensemble Aedes. Elle est, en 2016, Andromache, dans Iliade l’amour, création de Betsy Jolas réalisé en partenariat avec le CNSMD et la Philharmonie de Paris.

Clément Debieuvre, ténor

Né en 1992, le ténor/haute-contre Clément Debieuvre est diplômé du Centre de Musique Baroque de Versailles. Il est lauréat de la Fondation Royaumont.

On a pu le voir ces dernières saisons dans le rôle d’Arnalta dans le Couronnement de Poppée de Monteverdi avec l’Ensemble Matheus ainsi que dans la production des Amants Magnifiques de Lully et Molière sous la direction d’Herve Niquet. Il a fait ses débuts avec l’ensemble Pygmalion dans la tournée du disque les Enfers avec Stephane Degout. La même année, lors du Musikfestspiel Potsdam Sans-souci, il joua les rôles de Philène/un berger/un espagnol/un italien dans l’Europe Galante de Campra.

Durant la saison 2018-2019, il apparait dans Jephté de Montéclair, au MUPA de Budapest dirigé par Gyorgy Vashegyi, dans La Descente d’Orphée aux Enfers avec Correspondances, la Messe à quatre chœurs à l’auditorium de Radio France, La Forêt Bleue de Louis Aubert à l’Atelier Lyrique de Tourcoing, le Dixit Dominus de Haendel avec les Arts Florissants et Paul Agnew, Les Amants Magnifiques de Lully et Molière à l’Opéra de Limoges.

En 2019-2020, Clément joua Pygmalion dans Pygmalion de Rameau à Osaka (Japon). On l’a également vu à la Chapelle Royale du Château de Versailles dans un programme de motets français de Robert. Toujours au Château de Versailles, il interpréta le génie dans Sémiramis de Destouches avec les Ombres.

Martial Pauliat, ténor

Martial Pauliat commence ses études musicales par le biais de la manécanterie des Petits Chanteurs Limousins et du Conservatoire de Limoges. Ses différents professeurs lui apportent le goût du chant et de la musique. A l’âge de 16 ans, sa motivation l’entraîne à quitter sa ville natale pour la capitale où il intègre le jeune ensemble de la Maîtrise de musique sacrée à Notre Dame de Paris.

Il est actuellement en formation professionnelle dans cette même institution où il suit l’enseignement d’Yves Sotin, de Marguerite Modier, de Philippe Biros, d’Yves Castagnet, de Sylvain Dieudonné et de Lionel Sow. Il participe dans ce cadre à de nombreuses master-classes avec notamment Udo Reinemann, Margreet Hönig, Alain Buet, Howard Crook et à de nombreux concerts et auditions allant de la musique médiévale au répertoire contemporain.

Passionné de musique ancienne, il a eu l’occasion de travailler avec Dominique Vellard et Gerd Türk tous deux professeurs à la prestigieuse Scola Cantorum de Bâle. Il crée en 2008 avec Igor Bouin et Yann Rolland le trio Musica Humana qui se destine à l’interprétation des musiques de la Renaissance. Cette aventure donne lieu à de nombreux concerts et à de belles collaborations notamment avec le claveciniste Jean Luc Ho, le consort de flûtes Les Anges Hystériques ou encore le contre-ténor Dominique Visse avec qui Martial s’est aussi produit dans le cadre de l’ensemble Clément Janequin.

Il s’intéresse également énormément à la basse continue et suit l’enseignement de Frédéric Michel dans le cadre du conservatoire de Boulogne.

Renaud Bres, baryton-basse

Renaud Bres, percussionniste de formation, débute le chant choral sous la direction de Patrice Baudry au jeune chœur du C.R.R. de Montpellier avec qui il interviendra plus tard en tant que soliste. Suite à cela, il commence ses études de chant lyrique auprès d’Elene Golgevit avant de se rendre à Paris où il étudiera aux côtés de Mireille Alcantara.

L’année suivante, il est reçu au Centre de Musique Baroque de Versailles, où il va parfaire son expérience de chœur et de soliste auprès d’Isabelle Desrochers et Viviane Durand ainsi que grâce à Olivier Schneebeli et d’autres chefs d’orchestres dont Hervé Niquet, Christophe Rousset et Jérémie Rhorer.

Durant sa formation, il est notamment intervenu en tant que soliste dans Tancrède de Campra, Judith et la Pastorale H.483 de Charpentier (Château de Versailles), ainsi que dans les Goûts Réunis (Programme Bach, Purcell, Charpentier) au National Center of Performing Arts de Pékin.

Sorti en 2013 du C.M.B.V. , Renaud travaille régulièrement avec l’ensemble Correspondances (dir. Sébastien Daucé), les Cris de Paris (dir. Geoffroy Jourdain), l’ensemble Beatus (dir. Jean-Paul Rigaud), l’ensemble Chronochromie (dir. Jean-Michel Hasler). Il est également sollicité en tant que soliste par divers chœurs et orchestres de Paris et d’Ile-de-France.

Benoît Tainturier, cornets

Né en 1977 à Dijon, Benoît Tainturier, après des études de trompette au conservatoire de Dijon et une maîtrise de musicologie à l’Université de Bourgogne, obtient un premier prix de flûte à bec et de musique de chambre au conservatoire de Châlon sur Saône et se tourne naturellement vers le cornet à bouquin qu’il étudie à Paris auprès de Jean Tubéry.

Titulaire du Diplôme d’Etat de musique ancienne, Benoît Tainturier est actuellement professeur au conservatoire de Dijon et à l’école municipale de musique de Longvic.

Il a joué dans différents festivals à Dijon, Fontenay, Conques, Vézelay, Beaune, Limoges avec La Salamandre et d’autres ensembles français et européens comme l’Ensemble Matteus, Maîtrise de Notre Dame de Paris, Neue Düsseldorfer Hofmusik, Il Ballo, Les Musiciens de la Chambre de la Reine, Ensemble Christophe Plaisance, Camerata Vocale de Brive…

Alexis Lahens, trombone

Né en région parisienne, Alexis Lahens débute le trombone avec Stefan Legée au conservatoire régional de Saint-Maur-des-Fosses et avec Marc Roger à l’école de musique de Chennevières-sur-Marne. Il intègre ensuite la classe de Christian Bogaert au CRR de Lille où il obtient son DNOP de trombone mention très bien. Parallèlement, il y étudie le jazz et la contrebasse. Admis au CNSMD de Lyon en 2010, il se perfectionne en trombone auprès de Michel Becquet et Alain Manfrin.

Alexis est alors régulièrement sollicité par de grands orchestres en France tels que l’Opéra de Paris, l’Orchestre d’Île de France, l’Orchestre National de France ou l’Orchestre du Capitole de Toulouse, et également à l’étranger avec Harmonia Symphony Orchestra, la Camerata Venia ou encore le Verbier Festival Orchestra.

Durant ses années d’étude au sein du CNSMD de Lyon, Alexis bénéficie de l’apprentissage de la sacqueboute auprès de Daniel Lassalle, ce qui l’amène à se produire avec différents orchestres sur instruments d’époque tels que le Concert Spirituel, la Chambre Philharmonique ou Mensa Sonora.

Arnaud Bretecher, trombone

Arnaud s’est initié très tôt à la musique, d’abord au violon puis au violoncelle. À l’âge de 13 ans, il commence le trombone et poursuit des études approfondies, tant pour le violoncelle que pour le trombone, aux conservatoires de Rueil-Malmaison (92) avec Marie-Paule Milone, et de Saint-Maur-dès-Fossés (94) avec Stefan Legée.

Lors d’un stage d’été, Arnaud découvre la sacqueboute, et se passionne pour cet instrument ainsi que pour le répertoire d’avant 1800. Il décide de s’engager dans cette discipline et intègre en 2013 le Département de Musique Ancienne de la Haute École de Musique de Genève (Suisse) dans la classe de Stefan Legée ;  il en sort en 2018 avec un Master of Fine Arts en Sacqueboute.

Parallèlement, Arnaud se spécialise en sacqueboute basse auprès de Franck Poitrineau au Conservatoire de Tours (37).

Suite à sa venue à la Rencontre Internationale de Cuivres Anciens organisées par Les Sacqueboutiers en octobre 2016, Arnaud obtient le Prix « Coup de coeur du Jury » pour sa participation au concours en sacqueboute basse.

Arnaud  joue avec de nombreux ensembles tels que le Concert Spirituel, l’Ensemble Agamemnon, l’Ensemble Pygmalion, La Fenice, l’Ensemble Matheus, Les Meslanges, le Centre de Musique Baroque de Versailles, l’Orchestre de Chambre de Versailles, l’Ensemble Ventosum ou encore le Concert Brisé…

Arnaud joue également la sacqueboute alto, ce qui en fait un des rares sacqueboutistes à maîtriser les trois instruments de la famille : alto, tenor et basse.

Jérémie Papasergio, basson

Originaire de Monaco, Jérémie Papasergio commence ses études musicales à la flûte à bec et traversière, au basson français et au clavecin, ce qui le tourne naturellement vers la musique ancienne. Passionné par la diversité instrumentale, il cultive la polyvalence à la manière des musiciens d’époque.

Doté d’une exceptionnelle collection d’instruments: flûtes, hautbois, bassons, tournebouts, cromornes, cervelat, bassanello, flageolets, gazou, serpent, basson russe, ophicléïde, clavecin, régale, harmonium…. son répertoire s’étend de Josquin des Prés à Hector Berlioz.

Titulaire du Certificat d’Aptitude de professeur en musique Ancienne, il enseigne au conservatoire de Tours, de La Courneuve/Aubervilliers (pôle superieur 93) et au CRR de Paris.

Pilier de l’ensemble Doulce Mémoire, on le retrouve aux côtés d’Hervé Niquet, Jean Tubéry, Vincent Dumestre, Jean-François Madeuf et Sigiswald Kuijken.

Parmi sa large discographie, citons un enregistrement dédié aux cantates de Vivaldi avec Philippe Jaroussky ainsi qu’une collection avec Syntagma Amici pour le label Ricercar.

Yoann Moulin, orgue

Yoann Moulin commence son apprentissage de la musique avec Robert Weddle au sein de la Maîtrise de Caen. Il y découvre le clavecin qu’il étudie avec Bibiane Lapointe et Thierry Maeder et poursuit ses études, après un passage à l’Académie de Villecroze avec Ilton Wjuniski, au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris dans les classes d’Olivier Baumont, Kenneth Weiss et Blandine Rannou. À cette même époque, il découvre le clavicorde grâce à Étienne Baillot, l’orgue en autodidacte, l’improvisation aux côtés de Freddy Eichelberger et profite de l’enseignement de Pierre Hantaï, Skip Sempé, Blandine Verlet et Élisabeth Joyé.

Il joue depuis en récital et en musique de chambre dans différentes saisons et festivals comme la Philharmonie de Paris, La Roque d’Anthéron, les Folles Journées de Nantes, La Chaise-Dieu, Oude Muziek – Utrecht, Ambronay, Royaumont, Lanvellec, le Venetian Center for Baroque Music, le Cervantino – Mexique, le Palais Jacques Coeur – Bourges, l’Académie Bach d’Arques-la-Bataille, Saint Riquier, la Philharmonie du Luxembourg, le festival Actus Humanus en Pologne ou le festival International Tropical Baroque à Miami. Il accompagne aussi plusieurs ensembles tels que les Arts Florissants, le Concert Spirituel, l’Ensemble Clément Janequin, Capriccio Stravagante, la Fenice, le consort de violes L ‘Achéron, le Concert Étranger, la Tempête, la Maîtrise du Centre de Musique Baroque de Versailles, les Musiciens du Paradis, la compagnie de danse baroque Les Fêtes Galantes, Das Klub – Cabaret Contemporain ou le collectif de Jazz La Forge.

Son premier enregistrement « Girolamo Frescobaldi – Intavolatura di Cimbalo” vient de paraître chez L’Encelade. Il participe également à plusieurs CDs pour les labels Alpha et Ricercar, comme entre autre « Au Sainct Nau » avec l’Ensemble Clément Janequin. Les « Ludi Musici » de Samuel Scheidt gravés avec l’Achéron et « The Tempest » disque autour de la pièce de William Shakespeare avec l’ensemble la Tempête ont été récompensés tous deux par un Diapason d’or.

Enfin, Freddy Eichelberger, Pierre Gallon et Yoann Moulin ont récemment fondé « Une Bande de Clavecins », un consort de claviers anciens réunis autour de la musique de la Renaissance écrite et improvisée.

Carlo Gesualdo (1566 - 1613)

Carlo Gesualdo, prince de Venosa, comte de Conza, est un compositeur de madrigaux souvent chromatiques de la Renaissance tardive. Tristement célèbre parce qu’il a assassiné sa femme en 1590 après l’avoir surprise  » in flagrante delicto  » avec le duc d’Andria.

Bien que très tôt compositeur accompli, Gesualdo ne commença à publier des madrigaux qu’après s’être fixé temporairement à Ferrare et y avoir épousé sa seconde femme, Leonora d’Este, en 1594. Six livres parurent de 1594 à 1611, mais sa musique ne fut que peu affectée par les changements stylistiques intervenus ailleurs en Italie : elle représente l’aboutissement d’une technique compositionnelle particulièrement idiosyncrasique.

Après avoir vécu dans l’isolement de son domaine de Gesualdo, le prince fut grandement stimulé par la vie musicale intense de Ferrare, où il se lia d’amitié avec Luzzasco Luzzaschi et d’autres virtuoses de la cour ducale, qui de leur côté influencèrent sa production ultérieure tout comme l’arcicembalo microtonal de la collection d’instruments de la cour des Este. Lorsqu’en 1595 il retourna avec sa femme au château de Gesualdo, il entreprit de créer sa propre maison musicale, allant jusqu’à engager un imprimeur princier.

Partager